Yann Besson, luthier Yann Besson, violin and viola maker

D’un alto à l’autre, Yann Besson explore

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Deux questions pour un alto

Cinq luthiers s’inscrivant dans une recherche de la perfection répondaient pour The Strad aux deux questions qui agitent les neurones des luthiers qui fabriquent des altos :

  • Un alto plus grand joue t-il réellement mieux ?
  • Un instrument doit-il être conforme aux autres, ou au contraire se démarquer ?

Article tiré d’une interview de Yann Besson publiée en mai 2011 par The Strad

the Strad

Cinq luthiers, cinq instruments

Les luthiers consultés à cette occasion sont :

Yann Besson partage ses pistes techniques

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Lorsque je fais un alto, je me préoccupe principalement de :

  • sa taille ;
  • sa jouabilité ;
  • l’amplification d’un son riche et profond.
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Je préfère utiliser des bois de faible densité et opter pour une longueur de coffre de 41 cm car je peux utiliser une longueur de corde vibrante de 367 mm sur un instrument de cette taille.

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Le rapport entre le coffre et la longueur de corde vibrante est en effet crucial pour la qualité du son et le confort global de jeu.

Quelque soit la morphologie des altistes, ces dimensions conviennent parfaitement à la plupart d’entre eux. Un alto qui serait plus grand ne produirait pas nécessairement un son meilleur, mais serait de toute évidence plus difficile à jouer. Les moules que j’utilise s’inspirent des tracés réalisés par Geoffroy Mercier, et contribuent à obtenir l’amplification et la profondeur qui caractérisent la richesse du timbre que je recherche.

La fabrication d’un bon alto nécessite l’apport d’un soin particulier à partie centrale de la table de l’instrument. C’est à cet endroit de l’instrument que l’épaisseur et la forme de la voûte ont une importance particulière. Une bonne épaisseur au centre de la table est 3 mm. Je la réduis à 2,5 mm en s’écartant vers le ragréage et en allant vers les parties inférieures et supérieures de la table.

J’ai constaté qu’un positionnement plus parallèle de la barre au joint optimisait la qualité et l’amplification du son. Pour le fond, je pense qu’une épaisseur de 5.5 mm dans le centre, et se réduisant à 2.5 mm en haut et en bas du fond est idéale. Je conçois également un sillet du bas et un appui de manche de telle sorte que l’angle soit aplati. Sur certains altos, j’adapte le cordier en le creusant un peu. Ces actions permettent d’optimiser la puissance d’amplification et de limiter la pression d’archet nécessaire à la production d’un son de qualité.

Un alto gagne de façon certaine en aisance de jeu lorsque que son manche est un peu aminci. Arrondir autant que possible la partie supérieure du coffre permet à l’altiste d’accéder plus facilement en haut de la touche.

Sur ce qui est possible de faire mieux ou différemment dans la fabrication d’un alto, je n’ai pas la réponse à toutes les questions, mais je m’attache à poursuivre la quête de mon son idéal !

En bref…

Lorsque Yann Besson crée un alto, il se préoccupe principalement de sa taille, sa jouabilité, et de l’amplification d’un son riche et profond.

Il utilise de préférence des bois de faible densité et opte généralement pour une longueur de coffre de 41 cm ; il peut alors utiliser une longueur de corde vibrante de 367 mm sur un instrument de cette taille.

Le rapport entre le coffre et la longueur de corde vibrante est en effet crucial pour la qualité du son et le confort global de jeu.

Quelque soit la morphologie des altistes, ces dimensions conviennent parfaitement à la plupart d’entre eux. Un alto qui serait plus grand ne produirait pas nécessairement un son meilleur, mais serait de toute évidence plus difficile à jouer…

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